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Trip around the world

11 septembre 2007

Sur la route de Queenstown

Au retour d'Ohau, la route qui nous emmène à travers la province de l'Otago est quasi déserte. Nous sommes maintenant accoutumés à cette sensation d'isolement et ressentons une espèce de joie mêlée d'une grande excitation intérieure à la pensée d'être là, seuls dans ce paysage grandiose.

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Le temps est splendide. Au fil des kilomètres nous changeons de décor, passant d'une pénéplaine tranquille à un décor montagneux où les montons, toujours aussi nombreux, se rassasient goulûment d'une herbe rase mais drue .

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Après une pause d'émerveillement au bord du lac Dunstan nous poursuivons vers le col de Lindis.

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Nous longeons un torrent énorme et impétueux qui taille son chemin au fond d'un précipice dans un bruit d'enfer. Bien que les gorges soient moins profondes l'ambiance nous rappelle un peu celle de "Via Mala" au pied du massif de Splügen en Suisse.

Un peu plus loin Queenstown, la capitale des Alpes néo-zélandaises, nous accueille. Le décor enchanteur de cette petite ville étalant fièrement ses trésors au bord du lac Wakatipu nous laisse admiratifs et muets.

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Qui n'aurait pas envie de s'installer ici pour le restant de son existence?  Et pourtant...
Les premiers habitants maoris de l'île du Sud étaient cantonnés sur la côte plus hospitalière et ce n'est qu'au milieu du 19ème siècle que les premiers européens explorèrent la zone centrale.
William Gilbert Rees fut le premier à s'installer, en 1851, en cet endroit qui devait devenir plus tard Queenstown. Quelques temps après la découverte d'or dans la région attira les convoitises de nombreux aventuriers et William Gilbert Rees préféra vendre pour 10 000 livres une partie de son domaine et partit s'établir à côté des chutes de Kawarau tout près de là.

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William Gilbert Rees, le fondateur de Queenstown

Nous sommes sous le charme et décidons de rester 2 jours pour profiter pleinement de l'admirable nature qui nous entoure. Le "Holyday Park" où nous avons intallé notre camp est en plein centre ville au pied du téléphérique (Gondola) du Bob's Peak.

Queenstown s'affirme aujourd'hui comme la capitale mondiale de l'aventure et des sports extrêmes. De nombreux adeptes du saut à l'élastique, du ski hors piste, du parapente du rafting dans des rapides impressionnants viennent chercher ici le grand frisson. L'ambiance est très cosmopolite.

Du haut de Bob's Peak la vue est somptueuse.

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La plate-forme d'envol pour les sauts à l'élastique est réservée aux "gros coeurs..."

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Un sentier commode nous amène sur les traces des premiers mineurs chercheurs d'or qui au milieu du 19ème siècle sont venus chercher fortune en ces lieux très escarpés. Les quelques ruines qui subsistent encore sont émouvantes car elles révèlent toute la diffliculté de vivre de familles modestes venues de très loin à la recherche d'un hypothétique trésor. 

En poursuivant notre chemin nous en avons découvert un tout près du sommet... L'immense bonheur d'être là!

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Combien de divines surprises nous attendent encore dans cet extraordinaire pays?
Nous vous conterons cela dans les prochains épisodes.

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10 septembre 2007

Ohau, la station du bout du monde..

Lorsque nous quittons Twizel au petit matin sous un ciel couvert nous n'avons pas de but plus précis que de rejoindre Queenstown, la capitale des Alpes néo-zélandaises, sur les bords du lac Wakatipu. Nous verrons bien en cours de route vers quels horizons notre curiosité et notre intuition nous mèneront.

Nous roulons depuis un bon moment lorsque notre attention est attirée par un grand panneau isolé, planté à un carrefour. Il se voit d'autant mieux que nous n'avons rien vu d'autre depuis notre départ que de l'herbe rase, quelques arbustes et des clôtures.

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Il y est indiqué, entre autres, qu'à 35 kilomètres il y a une station de ski nommée Ohau .
Très curieux de voir à quoi ressemble une station de ski en Nouvelle Zélande décidons d'y faire une reconnaissance.
La route est déserte ou presque et nous sommes étonnés au fur et à mesure que les kilomètres défilent de ne rien voir qui pourrait nous indiquer comme chez nous la proximité d'une station, avec son cortège de publicités pour les hôtels, restaurants et autres attractions en tous genres. Nous ne voyons que la steppe, et des sommets enneigés assez escarpés. Nous ne croisons que 2 voitures.

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A 35 kilomètres nous arrivons à une petite barraque en bois, assez mal en point, toute seule perdue dans la nature immense et sur laquelle un panneau nous indique que nous sommes sur la bonne route, que la station est bien ouverte et, à mon grand soulagement, que les chaînes ne sont pas indispensables pour y accéder.

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La route, ou plutôt la piste, qui suit ("Gravel road" selon la pudique appellation locale) n'est pas très engageante et ma navigatrice est péremptoire: "On ne va pas s'engager sur ce chemin pourri! Il n'y a personne à l'horizon et si ça se trouve il n'y a personne là-haut non plus. D'ailleurs on ne sait même pas si c'est loin et si ça ne passe pas on n'est même pas sûr de pouvoir faire demi-tour."
Je ne peux pas lui donner entièrement tort et je suis sur le point de me laisser convaincre; cependant ma déception est si évidente que finalement pour être certains de ne rien regretter nous décidons de tenter le coup.

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Après quelques centaines de mètres l'affaire se gâte! la piste traverse un gué et tous les arguments pour rebrousser chemin sont là: "On ne sait même pas si c'est profond, si on va pouvoir passer. Si on passe on ne sait même pas si le niveau de l'eau ne va pas monter brusquement avant notre retour et patati et patata...."
Au risque d'une sérieuse scène de ménage je décide de traverser quand même.

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Le passage ne présente aucune difficulté. Nous commençons aussitôt l'ascension vers Ahau... On verra bien comment se comporte notre engin plutôt taillé pour la plaine que pour les sentiers escarpés.
Au fur et à mesure de l'ascension nous découvrons le lac que nous avions à peine deviné en bas et nous nous approchons de la couche nuageuse qui coïncide avec la limite des territoires enneigés. Nous espérons que les conditions seront bonnes là-haut et nous faisons confiance au panneau que nous avons vu en bas.

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Avec l'altitude le chemin se rétrécit, la neige devient abondante et une légère angoisse s'empare de nous quand nous rentrons dans les nuages. Où allons-nous? Nous n'avons vu personne!

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Soudain à la sortie d'une épingle à cheveux c'est la délivrance. Il y a là un parking et sur ce parking des voitures. Juste derrière il y a un chalet avec de la fumée. Nous ne sommes donc pas seuls.
Les quelques skieurs qui passent entre le parking et le chalet nous confirment que nous sommes bien arrivés à la station.

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D'ailleurs sur le flanc du chalet il y a le plan des pistes et, juste à côté, une petite fenêtre pour la préposée à la vente des forfaits.

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Deux téléskis (B et C)et un tapis roulant (A) en tout et pour tout.
Aujourd'hui il n'y a pas de queue,à cause du temps maussade sans doute.
Cela dit le forfait de la journée est affiché à 40 $ NZ (environ 25 euros)
Il faut apparemment être très très motivé pour venir faire du ski à Ohau!Nous prenons le temps d'aller boire un café au bar pour tâter l'ambiance.
L'unique serveur se démène pour répondre aux commandes des uns et des autres et l'ambiance est très familiale et sympathique. Un bon feu de cheminée autour duquel les gens s'agglutinent réchauffe l'atmosphère. On se croirait dans une petite station de village d'autrefois dans les Alpes et on regrette de devoir repartir si vite. Une longue route en effet nous attend encore aujourd'hui.

Au cours la descente le panorama qui s'offre à nous est impressionnant. Nous ne nous étions pas rendu compte que la montée était aussi raide et nous croisons les doigts pour que la révision des freins du camion ait été effectuée récemment et sérieusement!

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Arrivés en bas nous retraversons le gué (l'eau n'est pas montée!) et encore sous le charme se notre équipée sauvage nous décidons de faire une petite pause casse-croûte sur les rives du lac


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L'instant est divin!
Nous prenons le tout temps de méditer sur le nécessaire engagement de chacun pour aller au bout de ses envies. Ici rien n'est offert, tout se mérite! Nous sommes bien dans un pays de pionniers et nous nous acclimatons petit à petit.

7 septembre 2007

En route vers la Mont Cook

Lorsque nous nous apprêtons à reprendre la route au petit matin, après une nuit de sommeil réparateur dans notre nouveau home, le moral est au beau fixe .

Notre première expérience dans un "holyday park" nous laisse en effet sur une impression très favorable.

Nous avons trouvé sur place des sanitaires et des cuisines impeccables et conformes au descriptif des prospectus (serions-nous dans un pays respectueux de ses visiteurs?). Nous avons par ailleurs apprécié le système de chauffage électrique performant de notre camping car ainsi que ses coussins suffisamment souples pour constituer des couchettes acceptables.

Nous sommes donc optimistes pour la suite de notre périple.

Avant de quitter les lieux nous demandons à la gardienne si nous pouvons passer un petit coup de téléphone. Elle est désolée car le sien est en panne mais nous informe avec gentillesse que nous en trouverons un à 4 kilomètres de là "sur la route à gauche" (on ne pourra pas le rater, la cabine est rouge... comme à Londres!). Nous sommes étonnés et perplexes...Le téléphone est-il une denrée rare en Nouvelle Zélande? Nous verrons bien.

La température est fraîche (nous sommes encore en hiver!) le ciel est légèrement couvert mais nous sentons que le soleil ne va pas tarder à se montrer. Sur la route en direction de Dunedin la circulation est quasi nulle et les quelques véhicules que nous rencontrons roulent très paisiblement. A perte de vue nous voyons des moutons dans les immenses parcs bordés d'immenses haies taillées au cordeau mais ne nous voyons pas âme qui vive!

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Nous attendons donc tranquillement, le compteur bien stable à 80 km/h (vitesse limite en vigueur en NZ) , le premier village... à 50 km!

Le trajet est assez monotone mais la compagnie de tous ces moutons qui nous cernent nous fournit de RIMG1233__Small_ bonnes distractions comme par exemple à cet instant où ma navigatrice s'exclame "Regarde, regarde là... il y a 2 moutons qui se montent dessus! Arrête toi je vais prendre une photo!" Comme il me semble avoir déjà vu ce genre d'ébats ailleurs je ne prête pas attention et continue mon chemin en m'étonnant de cet accès de voyeurisme chez une personne au dessus de tout soupçon! Ce n'est que bien plus tard que j'ai compris ma méprise en voyant nos amis les bêtes jouer à la pyramide humaine comme nos meilleurs acrobates.

Le temps passe agréablement donc et un peu avant Timaru nous quittons la route côtière pour prendre la direction d'Aoraki au pied du Mont Cook, sommet de la Nouvelle Zélande, que nous tenons absolument à voir de près. Nous avons lu en effet qu'il y avait là-bas de grandes facilités pour se loger (hôtels, campings etc...) Nous avons également lu qu'il y avait d'innombrables activités possibles très alléchantes (randonnées, escalade, cheval, vols en hélicoptère avec poser sur les glaciers, navigation sur les lacs d'altitude etc...)

La route devient un peu plus sinueuse alors que nous nous engageons vers l'intérieur.

Geraldine, la première agglomération digne de ce nom que nous rencontrons depuis notre départ de Christchurch, semble être un décor planté là, au milieu de nulle part, pour le tournage d'un Western!

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Il n'y manque que les chevaux devant le saloon. Les ressources de ce village de 3500 habitants sont essentiellement liées à l'élevage et à l'exploitation forestière. Nous cherchons un bar accueillant pour prendre un petit café mais ce genre d'établissement n'existe apparemment pas ici. Il y a bien des bars mais ils ne sont pas accueillants. On a nettement l'impression que dans ces lieux perdus on va à l'essentiel: pour un bar par exemple des tables, des chaises et un comptoir suffisent amplement; le reste n'est que fioritures. Il faudra s'y habituer.

Nous ne nous attardons pas et filons vers notre objectif.

Le décor change et bientôt nous apercevons au loin des sommets enneigés, étincelants sous le soleil.

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Lorsque nous débouchons à la sortie d'un virage sur le lac Tekapo nous sommes saisis par la splendeur et la majesté des lieux.


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La structure très particulière du relief composé de hautes montagnes très abruptes cernant des plaines très plates et très larges nous donne une impression d'immensité qui nous coupe le souffle. Tout là-bas, à l'infini, loin derrière le lac nous devinons le sommet du Mont Cook dominant tous les autres. Nous restons silencieux, attentifs à la symphonie fantastique de la nature.

La route qui nous conduit à Aoraki est quasiment déserte. Le sentiment de nous enfoncer vers le bout du monde nous envahit et nous nous demandons si nous pourrons, comme nous l'avons prévu, passer la nuit au pied des glaciers. Nous sommes malgré tout assez optimistes et avons bon espoir de trouver un "Holyday Park". L'absence de végétation sur les 50 kilomètres que nous parcourons accentue l'impression d'isolement. Il ne doit pas faire bon tomber en panne par ici!

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Lorsque nous touchons enfin au but notre déception est grande de constater que le village est désert. Aoraki s'apparente plus à La Bérarde en Oisans qui ne vit que l'été, qu'à Chamonix. Nous profitons malgré tout quelques instants du décor somptueux qui nous entoure et faisons demi tour.

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A cet instant nous prenons véritablement conscience que la Nouvelle Zélande doit s'apprivoiser, que nous devons petit à petit en découvrir le mode d'emploi.

Très sous peuplée l'île du Sud où nous nous trouvons offre sa nature magnifique, ses immenses espaces vierges mais il ne faut jamais espérer y trouver les services ou les commodités qui nous facilitent tellement la vie dans nos contrées. Il faut donc prévoir de parcourir de très longues distances sans rencontrer la moindre station de carburant ou le moindre commerce. Un minimum de prévoyance est nécessaire pour ne pas risquer la déshydratation , l'hypoglycémie ou de tomber en panne sèche. Pour les randonneurs il ne faut pas vous attendre à trouver une montagne très aménagée avec des sentiers nombreux et bien balisés et des refuges confortables. Vous devez être très autonomes.

Le confortable Holyday Park du village de Twizel, dans la région de Canterbury, nous accueille en fin de journée.  Il est presque désert et nous pouvons nous installer où nous voulons. Les sanitaires, l'immense cuisine et le salon sont à notre entière disposition. C'est le grand luxe!

7 septembre 2007

Intermède

A tous nos lecteurs impatients qui attendent depuis trop longtemps la suite (en rouspétant un peu parfois) nous présentons nos plus plates excuses. Les aléas du voyage ne nous ont pas permis en effet de mettre à jour ce blog aussi souvent que nous le souhaitions. Merci de votre indulgence.

6 septembre 2007

Cap au Sud

Quand j'étais petit et que j'ai entendu mon maître me dire un jour que de l'autre côté de la Terre il existait un pays qui s'appelle la Nouvelle Zélande je me souviens m'être demandé comment les habitants faisaient pour vivre la tête en bas, si les arbres poussaient à l'envers, si les planchers des maisons étaient au plafond etc... Ce pays devait être bien particulier!
Dans le Boeing 777 d'Air New Zealand j'ai eu tout le temps de méditer sur ces graves questions pendant les 11H00 de vol entre Tokyo et Auckland. Qu'allions nous donc trouver dans ce pays si lointain dont tout le monde a entendu parler mais où personne (ou presque) ne va (tout au moins pour ce qui concerne nos concitoyens).
Confortablement installé dans mon fauteuil, j'apprends dans les revues que je parcours que les 3/4 des quatre millions d'habitants résident dans l'île du Nord, que les moutons sont 12 fois plus nombreux que les hommes, que la politique d'immigration (des hommes comme du reste) est très cadrée et que les contrôles sanitaires à l'arrivée sont très sévères. Comme nous nous sommes bien lavés avant de partir je ne suis pas inquiet.
Finalement la seule chose qui m'intrigue dans cet avion tout neuf et confortable c'est l'âge moyen très avancé du personnel de cabine. Comme ça on a l'impression qu'il est interdit de prendre sa retraîte en NZ. Cela dit, pour rassurer les futurs éventuels clients de la compagnie Air NZ, le service à bord est excellent, les repas exquis et les vins (de NZ) proposés de haute tenue.
Les montagnes bien enneigées que l'on distingue à travers les hublots au petit matin lorsque nous arrivons nous rappellent que nous avons changé d'hémisphère et que nous sommes en hiver.

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A Auckland nous avons une heure et demie pour prendre notre correspondance vers Christchurch dans l'île du Sud ce qui nous apparaît comme largement suffisant.
Quelle innocence!
La première difficulté rencontrée se situe au contrôle sanitaire: un inspecteur qui a dû faire ses classes chez les All Blacks tant sa mine est avenante nous fait remarquer que nous avons des chaussures dans nos bagages (il nous les montre avec un doigt autoritaire sur l'écran de son détecteur à rayons X). Il s'agit des chaussures de montagnes portées pendant l'ascension du Fuji san. Il demande à les voir et nous fait ouvrir les valises. Les minutes défilent pendant que l'on cherche les clés. Finalement il constate avec un grand soulagement qu'il n'y a ni chewing gum, ni jaune d'oeuf collé sur les semelles. Après nous avoir demandé si nous avions dans nos bagages des oeufs, de la crème ou des gateaux il nous laisse filer, sans regarder ce que nous avions sous nos semelles!
Deuxième difficulté: il nous faut changer de terminal pour prendre le vol domestique qui va nous amener à Christchurch. Nous pensions benoîtement que dans les grands aéroports des grands pays tout était prévu pour guider et transporter les passagers harassés après une longue nuit de vol mais nous ne voyons rien de tel. Pendant que les minutes défilent nous nous mettons fébrilement à la recherche du bon renseignement et surtout du bus qui va nous sauver. Après quelques instants d'angoisse nous finissons par rejoindre le terminal mais avec effarement nous constatons qu'il n'y a que 2 bureaux d'enregistrement pour la totalité des avions en partance. Les queues sont impressionnantes et, assommés nous nous voyons déjà en carafe à essayer d'embarquer sur un avion suivant hypothétique. Nous sommes sauvés cette fois par un agent féminin d'une extrême efficacité (un grand merci à elle) qui extrait de la queue tous les retardataires et les fait passer en priorité par un bureau spécialement réservé à cet usage. Nous arrivons finalement à temps à la salle d'embarquement, quelque peu essoufflés certes mais rassérénés.
Une heure et quart plus tard nous sommes arrivés et rejoignons rapidement la société de location auprès de laquelle nous avons réservé un camping car, meilleur moyen de visiter la Nouvelle Zélande selon Sabine qui connaît bien la question et quelques uns de ses amis bien informés. Lors de la transmission des consignes je ne suis pas plus fier que ça car je n'ai jamais conduit à gauche et les camping cars ne sont pas des véhicules auxquels je suis habitué. Partir en pleine ville avec ça me stresse quelque peu mais j'ai pris l'assurance maximale (No worries) et j'embraye malgré tout le coeur assez léger!

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Premier objectif: faire quelques provisions pour la longue route qui nous attend. Au bout de 5 à 6 kilomètres sans autres avatars que quelques grincements de boîte de vitesse nous trouvons notre salut, à défaut de notre bonheur dans une "grande surface". L'intérieur ressemble à un Germas (pour ceux qui ne connaissent pas il s'agit d'un hangar d'entretien pour les avions) dans lequel on aurait empilé en vrac légumes, boissons, conserves, cacachuètes dans un ordre que nous n'avons pas réussi à deviner. Au "rayon traiteur" notre déception est grande: tout est de la même couleur et de la même épaisseur... On en achète un kg, ça nous aidera certainement à survivre. Heureusement il y a d'excellents vins de NZ bien en évidence dans un coin et le moral remonte en flèche. Finalement une demi heure plus tard, munis des provisions nécessaires, nous prenons la direction du Sud par la côte Est.
Autant vous le dire tout de suite, si vous faîtes une allergie aux moutons ne prenez pas la même route. Il y en a partout et tellement que parfois ils sont sur 2 couches!

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La route est d'excellente qualité et la circulation presque nulle. Les quelques voitures que l'on rencontre roulent paisiblement. C'est reposant.

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Après une trentaine de kilomètres nous trouvons notre premier "Holyday park" (parc aménagé pour les itinérants comme nous) et nous nous arrêtons pour passer la nuit. L'accueil est très souriant, les commodités (électricité pour le camping car, cuisines communes, salles de bains etc...) sont au rendez-vous, comme sur les prospectus. Tout va bien.
Après un bonne nuit nous pourrons dire demain "A nous la Nouvelle Zélande!"
Nous vous raconterons tout ça dans un prochain chapitre.

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1 septembre 2007

Tokyo, on t'aime

Avant de partir pour Tokyo nous aurions dû passer par l'Académie Française pour faire le plein de superlatifs. Trop bousculés par les préparatifs du voyage nous avons négligé cette démarche et aujourd'hui nous nous trouvons démunis.
Malgré tout nous allons tenter de vous faire partager notre émotion qui est allée grandissante tout au long de notre séjour. Certains d'entre vous, qui êtes passés par là, s'étonneront de notre enthousiame. C'est probablement dû au fait qu'ils n'auront pas eu la chance d'avoir eu des accompagnateurs aussi connaisseurs, impliqués et attentionnés que les nôtres.
Un immense merci donc à Tomoko et Olivier qui nous ont fait vivre tant de moments intenses et fait découvrir en si peu de temps autant de facettes surprenantes, démesurées ou attendrissantes d'une capitale hors normes.

Meijiro TourTelecom

A Tokyo il faut toujours avoir en tête que l'on se trouve dans un immense puzzle, assemblage disparate de villages et de quartiers modernes ayant chacun un caratère bien trempé. Il n'y a donc pas de continuité et chaque fois que l'on sort d'une station de métro ou de JR on change d'univers.
Certes l'aspect des bâtiments, des rues, des commerces change mais pas seulement. Les comportements diffèrent, la façon de s'habiller diffère, on a une indéfinissable impression que la vie ici n'est pas la même que celle du quartier d'à côté.

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D'Haradjuku à Shibuya

A Tokyo les grandes artères sont généralement assez austères et sans fioritures.
Omotesando, la grande avenue du quartier d'Harajuku est une exception. Bordée de grands arbres dispensant une ombre rafraichissante, bienvenue en cette période de canicule, elle abrite une suite ininterrompue de magasins luxueux (parfumerie, vêtements, vaisselle etc...) Les grandes marques internationales sont présentes et rivalisent de séduction pour attirer les flâneurs qui équarquillent les yeux devant les vitrines flamboyantes,. L'atmosphère y est jeune, on s'y sent bien. Sur les larges trottoirs quelques artistes, dessinateurs, peintres, calligraphes, experts en origami (l'art du découpage) exercent leur talent devant les badeaux en espérant faire de bonnes affaires. Bizarrement l'ambiance rappelle un peu celle de certaines villes universitaires comme Fribourg ou Munich en Allemagne.
En quittant Omotesando par l'avenue Meiji on rejoint rapidement le grand carrefour de Shibuya. En progressant on ressent nettement que tout change. On ne flâne plus, la population devient plus dense au fur et à mesure que l'on se rapproche.
Puis tout à coup on tombe dans le chaudron!
Shibuya! C'est le confluent de 7 artères sur une place où débouchent quotidiennement plus de 700000 personnes de la station JR.
Toutes les 3 minutes les feux bloquent la circulation pour permettre aux piétons de traverser et toutes les 3 minutes c'est le grand spectacle: pendant que pétaradent motos, cars, voitures et camionnettes en attente de s'élancer la foule se rue à l'assaut de la place, chacun choisissant sa diagonale pour rejoindre son but. Au dessus les écrans géants sur les immeubles diffusent à grand renforts d'effets spéciaux des messages publicitaires dans l'indifférence générale. Ce mouvement gigantesque se répète sans essoufflement du matin au soir et à la nuit tombée les mille feux des affiches publicitaires donnent encore plus de vie à ce grouillement énorme et perpétuel.

Dans un coin, tout près de la station de métro, la foule est plus serrée. Elle reste étrangement compacte. Nous nous approchons pour voir ce qui se passe. Il ne passe rien mais nous remarquons que tout le monde est massé autour de la majestueuse statue en bronze d'un chien. Nous apprenons que celui-ci s'appelle Hachiko. Son histoire est poignante.

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Hachiko appartenait à un professeur qu'il accompagnait tous les matins lorsque celui-ci prenait son train pour se rendre à l'université. Tous les soirs Hachiko revenait chercher son maître à la sortie de la station de Shibuya. Un jour le maître périt dans un accident et ne rentra pas. Pendant 2 ans Hachiko revint chaque soir à la même heure attendre désespérément son protecteur puis il s'éteignit à son tour.
Les habitants du quartier émus par cette histoire décidèrent d'ériger une statue à sa mémoire. Petit à petit la statue devint un point de rendez-vous à la mode et sa notoriété ne cessa de grandir.
On dit qu'aujourd'hui c'est le lieu de rendez-vous le plus couru de la planète, au point que certains amoureux qui décident de s'y retrouver restent longtemps bredouilles, perdus dans la foule avant de retrouver l'élu de leur coeur!
Tout près de là, un immense et ultra moderne centre éducatif accueille gratuitement les visiteurs.
Chacun peut s'initier au fonctionnement d'une centrale nucléaire ou voir les applications des technologies les plus modernes (électronique, informatique etc...). Juste derrière à quelques dizaines de mètres dans les ruelles adjacentes, d'innombrables commerces et restaurants serrés les uns contre les autres proposent leurs trésors; on y retrouve la vie de petit quartier très animé. La transition est brutale. A midi pour déjeuner le choix est impressionnant et chacun peut trouver à coup sûr sans se ruiner, le plat qui lui fait envie.
Lorsque l'on reprend le JR pour quitter Shibuya mieux vaut se munir au moins d'un plan détaillé récent et d'une boussole, sinon d'un GPS performant. La gare et tellement grande et complexe, il y règne une telle animation que l'on est irrémédiablement perdu si on ne fait pas attention. Comme on ne comprend généralement rien à ce qui est écrit et à ce qui se dit on peut se demander rapidement si on n'est pas une victime hilarante de la caméra invisible. Pour les plus chanceux le salut peut venir d'un panneau indicateur écrit en anglais, généralement accroché très discrètement derrière un pilier.

Le palais impérial

Après le bain de foule de Shibuya, qui nous a donné l'intense et profonde sensation de réellement faire partie de l'humanité, aspirant à retrouver un peu de sérénité, nous décidons de nous rendre au Palais Impérial.
Au centre de Tokyo nous découvrons alors l'oeil du cyclone.
Ici, un immense parc de verdure, entouré de murailles sombres et de douves profondes, abrite le palais à peine visible. Tout paraît figé. Le calme infini qui règne contraste singulièrement avec l'effervescence de la ville et est, paradoxalement, presque menaçant. Au delà des douves aux eaux profondes et des énormes murailles l'empereur et sa famille sont bien là mais invisibles. Vénéré, respecté par les japonais, le souverain n'a aucun pouvoir politique. Il est seulement le symbole de l'unité du pays et n'apparaît à son peuple depuis les fenêtres de son palais que 2 fois par an le 2 janvier et le 23 décembre.

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Quel étrange destin, à la fois doré et tragique que celui de cette famille vouée à rester sa vie entière prisonnière dans un palais, coupée du reste de la nation!
L'austérité des lieux n'incite pas à s'y attarder.

Roppongi, Tokyo Towa et une histoire de sida

Après avoir silloné Tokyo quelques jours l'envie nous a pris de voir les choses d'en haut. Nous avons choisi de nous rendre dans le moderne quartier de Roppongi où se dresse fièrement Tokyo Towa, la "Tour Eiffel" Blanche et Rouge dont les japonais sont si fiers. Les dépliants d'information annoncent qu'elle mesure 30 mètres de plus que notre vieile dame et qu'elle ne pèse que 4000 tonnes au lieu de 7500! Certes. Nous dirons seulement pour apporter un peu de contradiction qu'elle paraît être un jouet à côté, tant ses 4 piliers de base sont rapprochés et tant elle est maigrelette. Mais après tout là n'est pas l'essentiel. Ce que nous voulons c'est voir Tokyo d'en haut.

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Au premier palier à 150 mètres la vue est déjà saisissante. La ville aux quatres coins de l'horizon se perd dans la brume. C'est un océan! Béat je fais le tour de l'observatoire pour ne rien perdre de ce spectacle lorsqu'un jeune japonais s'approche de moi et engage la conversation.
- "My name is (??? je n'ai pas retenu) may I ask you where you are from? " me demande-t-il avec un fort accent (sans doute japonais) qui me demande un grand effort de compréhension.
- "From France!" J'ai alors vu ses yeux briller de plaisir et constaté avec un immense plaisir tout l'intérêt que je soulevais en lui. La France est donc connue ici!
J'ai compris ensuite qu'il s'était déjà rendu à Paris, qu'il n'avait pas pu monter à Tour Eiffel faute de temps mais qu'il l'avait vue d'en bas etc... J'ouvrais toutes grandes mes oreilles et me concentrais au maximum pour capter le maximum de ce qu'il me racontait avec un enthousiasme débordant lorsqu'à un moment il m'a semblé qu'il me posait avec un grand sourire une question sur le sida. A mon regard perdu, la réponse ne venant pas, il m'a demandé si j'aimais le football. C'est alors que j'ai compris que sa question précédente ne concernait pas le sida mais Zidane! Ouf! Il m'a expliqué qu'il avait une admiration sans bornes pour Zizou, surtout depuis le fameux coup de tête en finale de la Coupe du monde! Où donc la France va-t-elle chercher sa grandeur et sa renommée?

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Après nous être quittés meilleurs amis du monde et pour reprendre mes esprits je suis monté au second palier à 250 mètres. De là haut tout paraît encore plus petit mais à l'horizon on ne voit toujours pas les limites de la ville.

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Chaque jour la visite d'un grand quartier de Tokyo nous familiarise avec ce monde extraordinaire et nous fait l'aimer un peu plus. Nous y découvrons une capacité stupéfiante des habitants à vivre ensemble, innover, entreprendre mais aussi à rester fidèles à leurs traditions. Ueno avec son grand musée national et son remarquable zoo, Ginza l'arrogante, Akihabara la cité des nouvelles technologies, Ebisu, Asakusa sont autant de hauts lieux qui nous ont émerveillés et dont il sera question dans un prochain chapitre.

27 août 2007

Cinquième station

Qui connaît le Fujiyama?
Tout le monde bien entendu.
Mais savez-vous qu'au Japon le Fujiyama on ne connaît pas? C'est ainsi.
Mais alors d'où vient cette bizarrerie?
Elle est dûe au fait que les caractères chinois, d'où proviennent les kanjis japonais, se prononcent de 2 façons différentes. Le caractère signifiant "mont" se prononce yama ou san. Les japonais ont gardé "san" et c'est ainsi qu'ici on parle du Fuji san pour désigner le Mont Fuji et non de Fujiyama.

En admirant les belles photos du Mont Fuji et de son majestueux cône blanc se reflétant dans les eaux calmes du lac de Kawaguchico qui n'a pas rêvé un jour de s'en approcher, de le toucher, de la caresser?
La tentation était trop grande pour nous qui n'étions qu'à une petite centaine de kilomètres. Tant qu'à faire nous nous sommes dit que nous pourrions peut-être en profiter pour tenter d'atteindre le sommet de la mythique montagne.
Renseignements pris nous sommes partis par un beau lundi ensoleillé tenter l'aventure. D'après ce que nous avions entendu c'était le moment idéal: bonnes prévisions météo, refuges ouverts, et surtout pas trop de monde à craindre sur l'itinéraire pour cause de fin de saison.
Après un peu plus de 2 heures depuis la gare de Shinjuku nous sommes arrivés vers midi à la "5ème station", terminus du car. C'est le point de départ pour l'ascension. Il y a quelques commerces et surtout pas mal d'animation.
Première opération: nous allons acheter le traditionnel bâton du grimpeur. Décoré d'un ruban et d'un drapeau japonais, il est muni de 2 petites clochettes du plus bel effet. Tout au long de l'ascension il recevra (moyennant finances) le sceau au fer rouge des différents refuges par lesquels nous serons passés. Un peu à la mode des autocollants que l'on achète et que l'on colle sur la moto en Autriche lorsque l'on passe un col.

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Aussitôt équipés nous partons, pleins de confiance, à l'assaut des 3776m... plus que 1400 mètres à grimper! Tout va bien dès le départ, il ne fait pas trop chaud, la forme est bonne et la cadence est régulière et soutenue.

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Comme il n'y a pas trop de monde (!?) la progression est rapide.
Nous arrivons bientôt au premier refuge à 2700 mètres. Premier sceau sur le bâton (200 yens) et première surprise: ici on vend de l'oxygène (en boîte). Il faut dire que l'on va en altitude et que pour ceux qui n'ont pas d'entraînement la respiration pourrait devenir difficile.

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Nous avons réservé 2 places dans un refuge à 3100 mètres et nous nous remettons en route en regrettant presque de n'avoir pas choisi une étape plus haute de manière à en avoir moins à faire le lendemain.

Le sentier devient escarpé mais il est bien équipé et très sécurisé. Beaucoup de panneaux tout le long rappellent les principes élémentaires de prudence.

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Finalement vers 15H00, après avoir passé 3 autres refuges (ce qui signifie 3 fois 200 yens pour les sceaux sur le bâton) nous arrivons.

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La première chose que nous demande le chef gardien lorsque nous nous présentons c'est 16 000 yens! Ça vaut pour la nuit, le repas du soir et le petit déjeuner (servi en même temps que le repas du soir, pour gagner du temps...). Il nous explique ensuite qu'ici on est en montagne et que le principe de base est le respect du repos des autres et que donc il compte sur une conduite exemplaire de notre part. Il nous informe enfin que le repas est servi à 16H30 et qu'il nous appellera.  Sur ce il empoche nos yens sans même nous souhaiter ni bon appétit ni une bonne ascension pour le lendemain. Nos amis japonais nous avaient habitués à plus de tact mais à ces altitudes, avec la raréfaction de l'oxygène, les comportements deviennent parfois erratiques.

Le repas ressemble assez à ce que l'on sert en montagne dans les Alpes, sauf qu'à la place du pain il y a du riz, à la place du fromage il y a du hareng fumé, qu'à la place du jambon il y a du curry et qu'à la place du vin il y a du thé vert en poudre. Tout les pensionnaires sont assis "à la japonaise" autour de petites tables basses et mangent avec des baguettes (ou avec les doigts pour ceux qui ne savent pas). Il n'est pas question de déroger au menu, rien d'autre n'est prévu. Cela dit l'ambiance est conviviale et nous nouons rapidement des liens très amicaux avec nos voisins de droite et de gauche, assez ébahis et admiratifs de voir des étrangers venus d'aussi loin pour "faire le Mont Fuji".

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Une fois rassasiés nous allons faire un petit tour sur la terrasse avant d'aller nous coucher. Nous voyons alors avec un certain effarement une procession ininterrompue grimper le long de l'itinéraire. Pour une fin de saison calme nous sommes gâtés! Il ne reste plus qu'à espérer que tout ce petit monde saura se tenir et que la nuit sera calme.

A 17H45 nous sommes couchés et le dortoir est déjà bien rempli. Le sommeil a du mal à venir, à cause de l'altitude sans doute. Au fur et à mesure que le temps passe le brouhaha augmente et vers 9H00 c'est carrément le bazar. Ça discute fort dans tous les coins et manifestement le respect du repos d'autrui n'est pas la préoccupation majeure de certains. L'excitation est grande et pourtant les boissons alcoolisées sont interdites. Nous soupçonnons fort les perturbateurs d'avoir sifflé les bonbonnes d'oxygène! Nous n'avons pas trouvé d'autre explication. Heureusement vers minuit ils décampent et le calme revient.
De temps en temps, assez régulièrement, une petite amorce de ronflement brise le silence revenu. Intrigué je relève la tête voir ce qui se passe: à côté de nous un jeune couple est installé; lui dort sur le dos, profondément apparemment; elle, est en alerte. Elle tient son index tout droit sous le menton de son chéri et applique un principe élémentaire de la mécanique des fluides en fermant la bouche lorsqu'un ronflement arrive: lorsque l'on obture une canalisation l'écoulement au sein de cette canalisation s'arrête. (pas d'écoulement = pas de bruit) Jusqu'où va se le respect du repos d'autrui chez certains?

A 2H00 le sommeil n'étant toujours pas au rendez-vous, nous décidons de nous remettre en route. Si nous voulons admirer le lever du soleil au sommet il faut avancer.
Rapidement nous nous apercevons que nous ne sommes pas seuls. Les lampes frontales et les luminions multicolores qui scintillent tout le long du chemin, au dessus et au dessous de nous confirment qu'il y a vraiment du monde. Bientôt nous sommes bloqués par le nombre et n'avançons que par à coups. Comme nous avons de l'avance ce n'est pas grave. Nous respirons bien et la température, bien qu'assez basse, est supportable. A5H00 du matin nous arrivons enfin au cratère.
Nous partimes 500 et nous nous vimes 3000 en arrivant au bord (du cratère) aurait pu dire le Cid!

Nous franchissons la porte du Ciel lorsque le soleil se lève. Le spectable est grandiose et la foule applaudit!

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Nous sommes à 3776 mètres au sommet du Mont Fuji et il ne nous reste plus qu'à faire le tour du cratère.
Il est mons grand que celui de la Fournaise à la Réunion, moins beau que celui du Rano Kao à l'île de Pâques mais c'est celui du Mont Fuji! Quelle aventure!

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A 6H23, alors que nous sommes sur la lèvre à l'Ouest du cratère un spectacle grandiose nous donne la chair de poule. L'ombre du seigneur s'étale sur la plaine en un immense cône noir incroyablement régulier. Il paraît que ce phénomène est assez rare et dépend de conditions météorologiques particulières. Nous devons être dans une période de chance.

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La descente, très longue et très pénible, sur un sol constitué de poussière de lave et de pierres durera près de 5H00. Peu importe, nous sommes allés côtoyer les dieux!

20 août 2007

Tokyo, découverte

En arrivant dans le centre de Tokyo il n'y a guère de chance que vous évitiez le quartier de Shinjuku. Ici tout paraît démesuré, surtout la gare! Sur plusieurs étages les trains, les métros, le RER, le Shinkansen (TGV japonais) se croisent à un rythme effréné, les passagers se pressent dans tous les sens dans les couloirs, enfermés manifestement dans leurs préoccupations du moment, les annonces sonores et perpétuelles créent, mélangées au bruit du roulement des trains et des annonces, un bruit de fond inhumain. On a l'impression qu'il se passe quelque-chose d'inhabituel tant l'agitation est grande mais ce n'est qu'une impression... tout est normal. Entre 1,5 et 2 millions de personnes passent ici chaque jour, sans incident notoire! C'est hallucinant!

De la grande place à la sortie Sud, on accède au centre des affaires où la mairie de Tokyo règne du haut de ses 2 tours majestueuses de 200 mètres de haut. C'est l'ébullition à toute heure. Les "salarymen" en costume cravate filent à leurs rendez-vous, les crieurs vantent dans leurs mégaphones les qualités du dernier vernis à ongles ou l'excellence des menus du restaurant du coin de la rue, les magasins font de la retape à grands renforts d'annonces sonores et vidéo, c'est la cacophonie complète. Pourtant ce n'est pas le désordre.
La circulation y est certes dense mais ça circule, les feux sont respectés par les piétons et malgré la densité il n'y a pas de bousculade. De jour comme de nuit Tokyo bouge, gronde, respire, mange, digère. L'ogre ne dort jamais.

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Les gratte-ciel autour de la place de la gare hébergent bureaux et grands magasins essentiellement. Bien évidemment les enseignes de produits "high tech" (photo numérique, vidéo, informatique etc...) y tiennent une place de choix.
Derrière, de minuscules ruelles sombres abritent toutes sortes de commerces allant du petit restaurant, où l'on mange au comptoir, au marchand de téléphones portables ou à l'épicerie de quartier.

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Les salles de pachinko (sorte flipper/machine à sous japonais) y sont nombreuses et très animées, surtout le soir. Cette "distraction" est très prisée par les hommes (mais pas seulement) qui passent souvent des heures à lancer les petites billes et à tenter leur chance pour décrocher un lot. En principe on ne peut pas gagner d'argent (c'est interdit par la loi) mais on chuchote qu'il y a des combines... allez savoir!

Lorsque l'on se rend à Shinjuku la première fois il faut prendre le temps de s'arrêter et d'observer. Le spectacle de ce fourmillement énorme et perpétuel où piétons, voitures, taxis, bus et camions se croisent, se frôlent parfois, dans un mouvement fluide et lent fait penser à une pâte visqueuse dans laquelle les véhicules seraient les grumeaux! On entend peu de coups de klaxon, pas (ou très peu) de sirènes d'ambulances ou de pompiers, mais beaucoup les annonces publicitaires diffusées dans des hauts parleurs ultra puissants. Jusque tard dans la nuit (où les néons multicolores s'ajoutent au reste) le tumulte enfle. Il semble que rien ne peut le calmer.

Beaucoup de grands quartiers modernes sont en pleine expansion (Ikebukuro, Ahihabara, Shibuya, Ginza...)
Les grands magasins regorgent de marchandises et l'on pourrait y passer des journées entières, allant d'étonnement en étonnement.
Vous trouverez chez Bic Camera à Ikebukuro par exemple toutes les dernières merveilles technologiques du moment. Sur 6 étages sont alignés en rangs serrés les appareils photos numériques, les caméras, les écrans plasma ou LCD, les PC, Mac, Mp3, Ipods, tout l'outillage de l'électronicien moderne, tous les câbles, les adaptateurs dont vous pourriez avoir besoin, etc... Plus surprenant vous y trouverez des machines à laver dernier cri au design d'avant garde, des appareils de musculation inédits, des fauteuils massants dont le tableau de bord ferait saliver d'envie un commandant de bord d'Airbus A380. Un court essai m'a tout de suite fait penser au Dr Knock ...(Ça vous chatouille ou ça vous gratouille?)
Mais le bouquet vous le trouverez au 3ème étage. Derrière un superbe comptoir où rivalisent de séduction les derniers Mac et PC avec leurs écrans surdimensionnés vous accédez à une... cave à vins où se côtoient les plus grands crus de la planète! Chateau Petrus, Romanée Conti, Chambolle Musigny, Chateau Mouton Rotschild ... ils sont tous là! La France est fièrement représentée et occupe à vue de nez 80% du territoire. C'est rassurant... nous avons ici des choses à vendre!

Dans la foule de la rue toutes les modes se portent avec autant d'ostentation que le style est décalé!

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On voit, mais plus rarement et c'est dommage, des femmes en kimono ou yukata. Extrêmement raffinées et élégantes on ne se lasse pas de les regarder...

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...avec gourmandise pour certains.

Vous l'aurez compris, Tokyo réserve au voyageur une nouvelle surprise à chaque instant. Dans de prochains chapitres nous irons ensemble faire un petit tour dans quelques quartiers fameux. Mais auparavant nous allons vous laisser reprendre votre souffle car vous allez en avoir besoin la prochaine fois.

17 août 2007

Tokyo, mode d'emploi

Tokyo?
On devrait écrire plutôt Tokyos tant la diversité de cette gigantesque capitale est grande!
Pendant 3 semaines nous allons nous délecter en partant à la découverte d'un univers aux innombrables facettes et dont il nous faudra apprendre quelques clés pour ne pas nous perdre!
Il faut en effet un minimum de préparation pour ne pas se sentir "sur une autre planète" et pour pouvoir ne serait-ce que s'orienter et se déplacer à Tokyo. Rien n'est prévu (ou si peu) pour aider l'étranger qui ne connaît pas l'écriture japonaise!
Tokyo est divisé en quartiers et sous-quartiers et lorsqu'on est dans le bon sous-quartier on demande son chemin pour trouver le point que l'on recherche...Comme les petites rues n'ont pas de nom cela devient du grand art d'être précis! Il paraît que même les chauffeurs de taxi s'y perdent!

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Lire un plan à Tokyo requiert un minimum d'apprentissage

Bon il ne faut pas se décourager, il y a des transports en commun ultra perfectionnés qui peuvent nous amener à n'importe quel endroit, ou presque, de la capitale ou de ses environs en quelques minutes.
Prendre un ticket de transport en commun à Tokyo relève de l'enfance de l'art... si on sait lire japonais. Sinon il y a 2 solutions: soit on a la chance de se trouver dans une station où il existe un plan des lignes en anglais (il faut bien chercher) soit on apprend les noms des principales stations (tout au moins celles où l'on veut se rendre) écrits en kanjis, puis on se sert dans l'un des innombrables distributeurs automatiques, moyennant quelques yens. Après, une fois que l'on est embarqué il n'y a plus de problème: de superbes panneaux électroniques en couleur installés dans tous les wagons affichent alternativement en japonais et en anglais toutes les informations nécessaires aux voyageurs. C'est le confort absolu; tout est climatisé et propre et on s'étonne presque de ne pas trouver la moindre tache sur les banquettes en velours du JR (RER à Tokyo)

Lorsque l'on se déplace la première grande impression que l'on a rapidement c'est de traverser des agglomérations différentes. On passe successivement d'un village aux petites maisons basses entassées les unes sur les autres à une grande ville très affairée avec sa population dense et ses encombrements, puis à nouveau à un bourg paisible avec ses commerces de proximité. On navigue dans un immense puzzle aux pièces très disparates. Il n'y a guère de place en général pour la fantaisie, sauf dans les quartiers modernes où l'on sent bien que les architectes rivalisent d'audace. Les maisons basses sont très simples; on utilise au mieux la place disponible. L'étroitesse des rues fait souvent penser à une ville en miniature. Poutant des voitures y circulent, avec une extrême prudence il faut dire.
Dans les quartiers bas, résidentiels pour l'essentiel, on est tout de suite frappé par la toile d'araignée très dense au dessus de nos tête, où que l'on se trouve. Il s'agit du réseau électrique aérien. Les électriciens japonais installateurs/réparateurs sont des experts que l'on doit saluer bien bas car à part eux on se demande qui pourrait faire une intervention sur le réseau sans sinon mettre le feu au quartier, du moins risquer sa vie.

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Chaque transformateur semble faire peser une menace terrible sur les paisibles passants qui ne prennent pourtant même pas la précaution d'éviter de passer dessous! Il paraît qu'en cas de tremblement de terre ce système permet de rétablir le courant plus vite.

Le problème des déplacements étant réglé il reste à résoudre celui de la restauration.
Comment ne pas risquer la sous-alimentation dans une ville où tout est écrit en japonais, où très peu de personnes parlent l'anglais et dans laquelle on ne connait aucune spécialité culinaire? C'est très simple, il suffit de savoir se servir de ses doigts!
En effet dans la plupart des restaurants les plats sont représentés en cire et les prix sont affichés très clairement. Il suffit donc d'indiquer les plats désirés et le nombre pour chacun.

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Bière se dit Bir, Thé se dit Ocha et l'eau fraîche est systématiquement servie à table.
A partir de là vous ne craignez plus rien et il ne vous reste plus qu'à vous lancer à la découverte d'un univers gastronomique aussi étendu qu'inattendu. Il n'y a pas de mauvaise surprise à redouter tout au plus les intrépides seront étonnés par certaines spécialités exotiques corsées comme par exemple le shiokara (bol de calamars crus marinés dans de la bile de poulpe, testé par une voyageuse étourdie qui avait perdu ses lunettes...)

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Pour ceux qui veulent rester classiques de divines surprises les attendent. Certes il leur faudra apprendre à manger avec des baguettes mais c'est un exercice à la portée de tous!

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Les généreux buffets proposés par de nombreux restaurants feront succomber plus d'un à la tentation et, même en restant modeste, personne ne résiste longtemps aux yakitoris, osenbei, odangos, gyozas, zarushobas etc...

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Voilà! Vous savez vous déplacer et vous nourrir à Tokyo. Il ne vous reste plus qu'à découvrir quelques hauts lieux de cette énorme ville!
Nous partirons ensemble dans le prochain chapître, de bonnes surprises nous attendent.

14 août 2007

Hong Kong

Il est 5H00 lorsque nous partons vers le superbe aéroport de Bangkok (il a été inauguré l'année dernière). Tout est calme sur les grandes avenues mais notre chauffeur nous affirme que dans une heure à peine ce sera l'enfer partout! Nous avons vu ce que c'est avant-hier!
Notre appréhension pour les formalités d'embarquement est vite dissipée: Les postes d'enregistrement ultramodernes sont alignés 24 par 24 à perte de vue dans un hall dont on ne voit pas le bout et apparemment ils sont tous actifs (Ils ne doivent avoir la moindre idée de ce que sont les 35 heures par ici...) Comme les postes ne sont pas spécialisés par compagnies le débit est impressionnant et malgré un nombre très important de passagers en partance nous avons fini les formalités en 10 minutes .

Notre Boeing 747 de Thai Airways quite le parking à l'heure prévue. Ça se bouscule au décollage...en direction de toutes les grandes capitales de la planète.

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2 heures et 20 minutes plus tard nous arrivons à Hong Kong.

Le temps clair nous permet d'admirer la côte très découpée, les innombrables îles et surtout un relief très escarpé auquel nous ne nous attendions pas.

A l'approche de l'aéroport nous avons un aperçu spectaculaire de la densité et de la dimension verticale des immeubles.

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Les formalités d'arrivée sont bouclées ultra rapidement. Il faut dire que nous avons un accueil de VIP organisé par une importante personnalité qui a veillé à notre confort jusque dans les moindres détails... Divin!
Nous partons vers notre hôtel à peine 20 minutes plus tard.

De notre chambre au 37ème étage, nous sommes un moment pétrifiés par la vue plongeante sur le centre de Hong Kong. Bien qu'habitués à la montagne et aux via ferrata il nous faut un petit temps d'adaptation.
La vitre qui nous sépare du gouffre où tout en bas la ville grouille est certainement très solide mais elle paraît bien mince.

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Au milieu de ces immenses tours alignées à perte de vue nous nous sentons tout petits mais, bizarrement, pas écrasés.

Les immeubles gigantesques sont dressés en équilibre, comme des crayons debout sur une table.
Les architectes rivalisent d'audace et nous frémissions devant l'apparente fragilité des édifices.

On prête à Mac Mahon cette remarque inoubliable: "Que d'eau, que d'eau... et dire qu'on n'en voit que le dessus!" lorsqu'il rendit visite un jour aux sinistrés d'inondations.
Ici on auraît tendance à dire "Que de tours, que de tours..."
On n'en voit également que le dessus et on a peine à imaginer le casse-tête des fondations!

Lors de la rétrocession de Hong Kong par les Anglais à la Chine le 1er juillet 1997 les habitants craignaient grandement pour leur liberté. Si les choses ne sont plus exactement comme avant il convient de dire que l'étranger qui arrive ici ne ressent aucune "pression policière" particulière. Il y a peu d'uniformes dans la rue et on se déplace très librement. On peut lire dans la presse quotidienne locale que les pourparlers avec le gouvernement central à Pékin sont incessants afin de préserver, voire d'améliorer l'actuel statut particulier de l'ancienne enclave britannique.
Le magnifique métro climatisé permet de gagner n'importe quel centre d'intérêt en quelques minutes.

Malgré son statut de grande métrople moderne on peut saisir à Hong Kong quelques scènes pittoresques...

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Nos premiers pas en ville le soir nous font rapidement prendre conscience que nous sommes dans un autre monde, à une autre époque... Tout semble avancer à vive allure, les boutiques des avenues sont opulentes, les échoppes des rues adjacentes regorgent de tout ce que l'on peut imaginer (même les alpinistes y trouvent du matériel dernier cri!).
Evidemment la contrefaçon règne. On éprouve un plaisir délicieux à de promener au milieu d'"authentiques" ROLEX à 25 euros ou de sacs VUITTON au même prix. A bien y regarder ce sont plus les habitants locaux qui se portent acquéreurs que les touristes (en petite minorité au milieu de la foule!). Bref le "business" est roi et les affaires semblent très bien marcher.

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Les produits "high tech" (ordinateurs, appareils photos, MP3, Ipod etc..) sont omniprésents et à des prix très alléchants (-20 à -30% par rapport aux meilleurs prix de chez nous). Pour les amateurs il y a de quoi y passer des journées entières.
Pour les autres (n'est-ce pas Mesdames...) il y a de quoi décourager les maris les plus attentionnés. Il y a à Jade Market par exemple une bonne centaine de boutiques dans lesquelles les plus exigeantes trouveront forcément leur bonheur (bracelets, coupes, colliers, boucles d'oreilles etc...). Ladies Market regorge de trésors également... et il y a bien d'autres "markets" à Hong Kong!

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En s'arrêtant à Hong Kong s'il y a un site à ne pas rater c'est Victoria Peak. Ce piton dominait jadis la ville du haut de ses 380 mètres. Un sympathique funiculaire permet d'y accéder facilement en quelques minutes (plus la queue.. il y a en effet beaucoup de visiteurs, quelle que soit l'heure de la journée)
Du haut de Victoria Peak une somptueuse terrase permet d'admirer la ville d'en haut mais ce n'est plus une exclusivité. En effet d'immenses gratte-ciel atteignent à peu près la même hauteur aujourd'hui et il en pousse encore! De l'autre côté de Victoria Peak c'est la surprise... Nous sommes en pleine nature et un sentier descend jusqu'à la mer en forêt. Malheusement pour nous il pleut et nous devrons reprendre le funiculaire pour redescendre, contrairement à nos intentions.

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Les affamés ne sont pas déçus à Hong Kong! On y trouve à toute heure de quoi se restaurer à des prix imbattables (entre 30 et 70 HK$ un repas soit 3 à 7 €). Toutes les cuisines du monde sont représentées et tous les restaurants sont climatisés. De plus les marchands ambulants proposent le soir une variété incroyable de spécialités très parfumées et appétissantes
Il faut une certaine volonté pour ne pas "craquer"!

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Trois jours à Hong Kong, c'est beaucoup trop peu pour se faire une idée complète d'un univers aussi extraordinaire. Nous avons juste eu le temps de prendre conscience de cela et nous nous sommes promis d'y revenir plus longuement. Mille merveilles restent à découvrir.

Après Hong Kong Tokyo, le Japon nous attendent.. Ce sera une autre histoire.

13 août 2007

Ayuttahia

Après les encombrements et l'agitation incessante de Bangkok nous décidons de partir vers le Nord en direction d'Ayuttahia, l'ancienne capitale. Waanee notre guide va nous consacrer la journée et nous faire découvrir mille merveilles aussi spectaculaires qu'émouvantes.

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Ayuttahia qui fut une capitale flamboyante, eut jusqu'à la fin du 18ème siècle un rayonnement spirituel et artistique immense. Elle souleva bien des convoitises et fut victime en 1767 de l'avidité et de la férocité de ses voisins birmans qui détruisirent la majeure partie de ses trésors après un siège inhumain. Des quantités incalculables de manuscrits furent alors anéantis, les lieux de culte furent profanés et saccagés, les statues sacrées furent décapitées, les temples furent incendiés.

Certains sites témoignent des atrocités endurées d'autres, restaurés au fil des ans laissent aisément imaginer ce que fut Ayuttahia au temps de sa splendeur.
Avant d'embarquer pour remonter le fleuve Chao Phraya nous faisant une halte au Bang Pa-In Palace, la résidence d'été du Roi.

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Loin du tumulte tout ici incite à la méditation. Si l'architecture des palais et monuments ne laisse planer aucun doute sur la région dans laquelle nous nous trouvons, l'ameublement en revanche réserve bien des surprises... Beaucoup de styles sont représentés et en particulier le "Louis XV" pour les fauteuils, les tables et les bureaux. Beaucoup de cristaux rappellent singulièrement la galerie des glaces du chateau d'Herrenchiemsee en Bavière. Malheureusement il n'est pas permis de photographier à l'intérieur et nous devrons nous contenter de nos souvenirs.

Le parc magnifiquement entretenu recèle quelques bijoux comme cette horde d'éléphants , tous plus beaux les uns que les autres.

Une heure de navigation sur la Chao Phraya nous emmènera au Wat Thewarat Kunchorn (Wat = temple)

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Tout au long de la croisière nous longeons les innombrables propriétés installées au bord du fleuve. Pour se protéger des risques dûs aux inondations, fréquentes par ici, elles sont toutes perchées sur des pilotis, plus ou moins stables apparemment selon les moyens du propriétaire. Chacune possède un autel de prière bien en évidence.
Nous debarquons tout près du temple.
Malgré une foule très dense l'atmosphère est assez recueillie. Il y a peu de touristes et la plupart des visiteurs sont venus prier et présenter leurs offrandes à l'immense Bouddah (statue gigantesque en cours de restauration à l'intérieur du temple). Nous assistons médusés à des rites inimaginables.

Au pied de l'immense statue de Bouddah les pélerins déposent leur offrande (des billets) dans les plis d'étoles de soie oranges soigneusement pliées et les confient à des assesseurs chargés de les envoyer à d'autres assesseurs perchés tout en haut sur les épaules de Bouddah. L'exercice demande de la force et de l'adresse. Les billets sont récupérés puis les draps renvoyés vers le bas, dépliés en de longs et majestueux rubans qui petit à petit recouvrent la statue. La cagnote gonfle vertigineusement....
Les draps sont ensuite repliés et le rite reprend.

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Juste derrière, dans une atmosphère chargée d'encens mille cierges allumés font remonter les prières vers le ciel. Les décors sont très riches et les statues impressionnantes de majesté. Ici les pélerins présentent leurs offrandes en collant sur les statues des petites feuilles d'or achetées à l'entrée du temple.

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Nous nous faisons tout petits et très discrets bien que nous soyons acceptés avec la plus grande bienveillance.

L'étape suivante nous amène à Wat Chaya Mongkhol
Ici nous pouvons admirer Bouddah endormi et les 440 statues qui forment la ceinture.

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Waanee nous explique les différentes attitudes de Bouddah. Lorsqu'il a une main tournée vers l'avant et l'autre posée sur le genou vers le haut ,c'est pour la méditation, lorsqu'il joint le pouce à l'index avec les 2 mains c'est pour l'éducation, lorsqu'il présente les paumes de ses deux mains vers l'avant c'est pour repousser les eaux de l'Océan...

Au temple Mahatat, quelques kilomètres plus loin, nous sommes subitement plongés dans la tragique histoire d'Ayuttahia. Ici l'envahisseur birman n'a pas fait de quartier et le spectacle du temple dévasté nous noue l'estomac. Toutes les statues sont décapitées,sans exception. Une tête qui a roulé a été prise dans les racines d'un arbre et fait attraction. Les nombreuses offrandes et bouquets que l'on peut voir au pied de l'arbre sont un signe tangible de la sensibilité des cicatrices laissées dans l'âme des habitants par cet épisode barbare.

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C'est le coeur serré que nous bouclons notre visite au Wat Chaï Watthanaram.
Ici il semble que les monuments gigantesques ont moins souffert des envahisseurs que des éléments naturels.
Les sols assez meubles fragilisés par des inondations répétées au cours des siècles ont eu raison de la plupart des fondations et les édifices penchent dangereusement.
Les escaliers du bâtiment central (le plus élevé) sont vertigineux et peu de visiteurs s'y aventurent. Ils ont tort car la vue sur l'ensemble du temple de tout là haut est extraordinaire .

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Sur la route du retour nous longeons des rizières sur des dizaines de kilomètres.
Sur le bord de la routes quelques "ambulants" proposent des brochettes... Waanee nous laisse deviner de quoi il s'agit. Elle nous met gentiment sur la voie en nous rappelant que nous longeons des rizières.

Eh oui chers lecteurs... vous avez deviné, comme nous. Il s'agit bien de rats!
Waanee nous a avoué qu'elle n'avait jamais osé y goûter mais qu'il avait beaucoup d'amateurs!

Demain nous partons vers Hong Kong. Le réveil est à 4H00.

12 août 2007

Bangkok

Le temps est chaud et humide en ce matin de 13 août mais il ne pleut pas.
Pour nous plonger dans le coeur du sujet nous décidons de rejoindre China Town comme on nous l'a conseillé. Il faut traverser la Chao Praya (le fleuve qui traverse Bangkok) et nous partons donc pour un grand moment! Les navettes surchargées sillonnent le fleuve à vive allure poussées par leurs puissants et bruyants moteurs. Au milieu des vagues ça tangue mais ça tient! La synchronisation entre le conducteur et le préposé à l'embarquement est remarquable... il ne faut pas perdre une seconde aux stations. Un coup de sifflet pour accoster, 2 coups pour embarquer, un coup pour repartir.. ça tient de la magie ou de la sorcellerie!

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Au coeur de China Town on a tout de suite l'impression qu'il va se passer quelque-chose d'inhabituel: la foule se presse, ça discute fort, tout le monde paraît impatient. Et puis on s'aperçoit vite que c'est tout le temps comme ça. Il semble qu'il n'y a pas de règles de bonne conduite, qu'il n'y a pas de code de la route, que c'est "struggle for life"! Ça pétarade, ça klaxonne, ça invective... Au début ça déroute quelque peu mais on ne se sent pas en insécurité ni mal à l'aise. Petit à petit on est plongé dans un univers inconnu et fascinant. la foule bigarrée est dense partout.

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Dans le quartier il y a peu de restaurants mais d'innombrables marchands ambulants qui proposent toutes sortes de curiosités (certaines très appétissantes..d'autres moins!)

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On a la chance malgré tout de trouver un restaurant dans lequel nous pouvons être assis. Pour commander c'est facile, il suffit de monter au cuisinier ce que l'on veut. Pour une note dérisoire nous avons droit à une quantité de patés cuits à la vapeur avec force crevettes, porc, poulet, canard... la grande vie quoi!

En sortant nous projetons de visiter un superbe temple tout près mais il est fermé. Le préposé nous conseille fort gentiment de prendre un moto-taxi et d'aller voir d'autres sites tout aussi beaux. C'est d'accord et nous voilà partis pour une inoubliable aventure au coeur de Bangkok. Certes il faut avoir le coeur bien accroché et ne pas craindre pour sa vie dans la circulation mais c'est le prix à payer pour bien voir et comprendre.

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Notre taxi-driver s'excuse de ne pas avoir un anglais d'Oxford mais malgré le bruit et la fumée on se comprend. Pour notre plus grande chance c'est aujourd'hui l'anniversaire du Roi et il y a en préparation pour ce soir de grands défilés avec les enfants des écoles, les militaires avec leurs uniformes de parade, des grandes banderoles à l'effigie du couple royal. Le spectacle est grandiose.Ce soir il y aura un grand feu d'artifices.
Nous nous arrêtons pour visiter les 2 plus grands temples de Bangkok.

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Ici comme ailleurs la foule est dense mais l'atmosphère très recueillie. L'odeur de l'encens remplace avantageusement celle des vapeurs de gazole!

Le soir retour par la navette sur la Chao Praya. Il y a encore plus de monde que ce matin et encore plus d'excitation. Comme le jour commence à décliner les bateaux sont éclairés et au milieu de toutes les lumières multicolores qui défilent à toute vitesse à gauche, à droite, d'avant en arrière, d'arrière en avant il est difficile de savoir si on va arriver entiers, en bateau ou à la nage!
Finalement le débarquement se fait bien en bateau.

Une bonne douche nous remettra d'aplomb. Demain est un autre jour. Au menu visite de l'ancienne capitale du Siam (Ayuttahia) et ses innombrables temples.

12 août 2007

C'est parti

Après un bouclage de valises moins cool que nous espérions nous sommes partis à l'heure!
Petite frayeur tout de même à Genève car les horaires inscrits sur quelques uns de nos nombreux billets ne correspondaient pas avec avec ceux enregistrés dans la machine... Il a fallu refaire tous les billets (18 chacun) 2 fois car la première fois nous avions pour chaque étape la même place dans l'avion! Bon en un peu moins de 2 heures ça a été réglé. Heureusement que nous avions un peu d'avance.

Après 1H10 de vol par beau temps (ce qui nous a permis d'apprécier la vue sur le lac Léman) nous avons pu profiter de nos 2 heures d'attente dans le splendide aéroport de Munich pour aller gouter à quelques spécialités bavaroises bien connues.

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Décollage ensuite à 21H30 locales dans un superbe Airbus A 340-600 de Thaï Airways plein à craquer (310 passagers) pour 10H30 de vol à destination de Bangkok. Bon miamia et gros dodo à bord!

C'est samedi quand on arrive et tout le monde arrive en même temps (4 ou 5 Boeing 747 avec chacun son plein de touristes). Résultat: 1H30 pour passer le contrôle (Police et douane)
Après ce petit contretemps en route vers l'hôtel.. Les 45 km ont ont été avalés à une vitesse supersonique! Notre chauffeur a dû aller à l'école avec Fernando Alonso...

Le temps d'une petite toilette réparatrice puis tour rapide en ville malgré une pluie fine et désagréable. C'est grouillant mais sympathique. Nous tâcherons d'en connaître un peu plus demain.

18 juin 2007

80 Tage um die Welt...

Un grand rêve se concrétise enfin!

Partir à la découverte de pays inconnus, voir de nouveaux sourires, goûter de nouvelles saveurs, humer de nouveaux parfums, découvrir des nouvelles cultures, écouter de nouvelles musiques, s'émerveiller devant de nouveaux paysages ... c'est le désir secret et constant qui habite la plupart d'entre nous.

Nous rêvions depuis longtemps de partir un jour. Après bien des retards et d'angoissantes incertitudes la date du grand départ est enfin fixée!

Le 10 août nous embarquons, cap vers l'Est!

Une longue escale est prévue au Japon mais auparavant Bangkok puis Hong-Kong nous attendent pour quelques jours.
Ça nous changera sûrement de nos horizons habituels... qui nous fascinent toujours autant malgré tout!

Voyage_Autriche_Slovenie_2006___1074 Lac de Halstatt  (Autriche)

Vous trouverez dans l'album "Les Alpes en BM.." ci-contre quelques souvenirs de périples conseillés à tout le monde! ==> Après avoir ouvert l'album n'hésitez pas à cliquer sur "Diaporama" si vous voulez un peu de musique d'accompagnement (NOTA: Pour revenir du diaporama cliquez sur la flèche gauche en haut à gauche de votre navigateur Internet)

Pour les amateurs de grands espaces et d'évasion un blog spécial dédié aux expéditions en moto à travers les Alpes est en préparation.

ITINERAIRE d'Achtig Tage um die Welt

Après de longues tractations et mises au point voici l'itinéraire tel que mis au point à la date du 4 août...
Quelques modifications pourront survenir en cours de route au hasard des escales mais nous n'en sommes pas là!

carte_voyage4 Cliquer sur la carte pour l'agrandir

10 août                               Genève - Munich - Bangkok
14 août                               Bangkok - Hong-Kong
17 août                               Hong-Kong - Tokyo
7 septembre                         Tokyo - Auckland - Christchuch (Nouvelle Zélande du Sud)
14 septembre                       Christchuch - Auckland - Papeete
5 octobre                            Papeete - Auckland
10 octobre                          Auckland  - Honolulu
14 octobre                          Honolulu - Los Angeles - Las Vegas
18 octobre                          Las Vegas - Salt Lake City (en voiture)
22 octobre                          Salt Lake City - Denver - Rapid City
25 octobre                          Rapid City - Chicago - Montreal
30 octobre                          Montreal - Francfort - Genève

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